LA DEPECHE DE KABYLIE
Célébration du nouvel an amazigh, Yennayer
Tazmalt, Aït R’zine et Seddouk
au rendez-vous !
Dans toutes les communes de la Soummam, le ton est
donné, ces jours-ci, à la préparation des activités culturelles et sportives,
afin de célébrer l'une des dates phares du calendrier berbère, Amezwaru n
Yennayer.
À Tazmalt, plusieurs associations et comités de
villages projettent de marquer d'une pierre blanche cet événement charnier de
la vie amazighe. On s'attelle à organiser des activités culturelles et le
fameux diner de Yennayer avec une collecte de dons. Les associations
culturelles Tagamts et Main Tendue, basées à Tazmalt, ont choisi de fêter
Yennayer à travers l'organisation d'une Timechret, le 12 janvier prochain.
L'APC de Tazmalt, fraîchement élue avec une écrasante majorité, a, de son côté,
opté pour célébrer Yennayer en projetant d'organiser des cross-country à
travers la ville de Tazmalt. Ainsi, pour la journée de demain, coïncidant avec
le premier jour de Yennayer, il y aura une course pour les seniors sur un
itinéraire de 12 kms. Pour le lendemain, les petites catégories vont faire des
cross-country avec l'entrée en lice des poussins qui courront sur 1 km, des
benjamins sur 2 kms, des minimes sur 3 kms et, enfin, des cadets sur 5 kms.
«Contrairement aux années précédentes, ce nouvel an amazigh sera riche en
activités. Enfin, l'initiative culturelle a été libérée d'un certain
immobilisme et inertie qui aura duré 5 longues années», indique un habitant de
la ville de Tazmalt. Dans la commune d'Aït R'zine, on s'attelle aussi aux
dernières retouches, pour fêter comme il se doit Amenzu n Yennayer. Les associations,
activant dans les différents villages de cette commune rurale mettent les
bouchées doubles, afin d'être prêtes pour le jour J. À Guendouz, chef-lieu
communal, à Bouchekfa et à Tizi Alouane, les associations locales et les
comités de villages préparent activement Yennayer, chacun avec son programme
varié et riche. Le collectif des associations du village Tizi Alouane invite
les villageois à venir en masse pour assister aux festivités le jour du nouvel
an amazigh, où une panoplie d'activités est tracée pour l'occasion. Pour
l'ouverture, vers les coups de 9 heures du matin, il y aura de la musique
traditionnelle avec les tambourinaires (idheballen), très appréciés dans cette
région des Ath Abbas. D'autres activités vont suivre, par la suite, comme l'exposition
(livres, articles, objets traditionnels et artisanaux) et un récital de poésie.
Vers midi, tout le monde sera invité à partager le repas de Yennayer dans la
convivialité, où un succulent couscous sera servi aux convives. Dans
l'après-midi, une visite est prévue des maisons traditionnelles et sites
historiques du village.
Aokas au rendez-vous
Depuis très longtemps, Yennayer est célébré à travers
les pays de l’Afrique du Nord. En Algérie, cette célébration se limitait, dans
le passé, à quelques régions, dont la Kabylie et l’Oranie. Cependant, depuis
quelques années, plusieurs autres régions ont commencé à célébrer cet événement
ancestral. Désormais, avec l’institutionnalisation de cette date historique,
c’est tout le pays qui prendra part à la célébration du jour de l’an amazigh.
Dans tous les établissements scolaires, des activités festives sont prévues
pour la journée de demain, alors que le mouvement associatif a programmé la
célébration pour le jour J, le vendredi 12 janvier. Des sketchs, des chorales,
des disc-jockeys et des clowns seront présents dans presque toutes les écoles
primaires. Pour la région d’Aokas, il y aura de l’animation à la maison de
jeunes, au centre culturel et au centre sportif de proximité. C’est l’occasion
pour les jeunes de profiter de ces moments de détente. L’association
Mesbah-Akkar a concocté un programme spécial à mettre en œuvre au lieu-dit
Tamda Ouguelmim. De son côté, l’association socioculturelle Kefrida du village
d’Aliouene célébrera, à l’école primaire de la localité, l’événement en y
organisant plusieurs activités. Une exposition artistique, l’exhibition de
judo, un mini-marathon, la présentation d’un monologue et l’animation d’un gala
musical seront au menu.
Lawziaâ pour célébrer Yennayer à Tasga
Tasga, un village de montagne situé au pied de la
majestueuse forêt de l’Akfadou, dans la commune de Tifra, s’apprête à
ressusciter, à l’occasion de Yennayer 2968. Timechret ou Lawziaâ est la
tradition dont Yennayer a été sevré pendant longtemps, mais dont il n’a, à l’évidence,
jamais réellement fait le deuil. «Tout est fin prêt pour la réussite de cet
événement», explique Abderrahmane Mahrez, l’un des membres du comité de village
de Tasga. «Nous nous sommes entendus, depuis maintenant plus d’une semaine, sur
les moindres détails afférents à cet événement», ajoute-t-il, précisant que
l’attirail nécessaire au rite sacrificiel est, d’ores et déjà, prêt. Les deux
taureaux acquis par les villageois, selon une source, seront conduits la veille
du jour J, soit aujourd’hui jeudi, dans un enclos spécialement aménagé pour y
être immolés. «Les têtes et les membres seront vendus aux enchères», nous
informe Abderrahmane. Et de préciser : «Les bêtes seront dépecées et réparties
en 200 lots (Thikhamine), le lendemain matin, soit vendredi le 1er jour de
Yennayer». Les familles démunies auront droit à leur part de viande, sans
bourse déliée, naturellement. “Il y aura 200 lots pour un prix de revient
d’environ 2 000 DA le lot”, précise cet habitant. Il est à signaler que Tasga
est l’un des villages les plus peuplés de Tifra. Les habitants dudit village, à
vocation agropastorale, ont, ces dernières années, mené plusieurs actions dans
l’optique de le faire sortir de l’ornière. L’association socioculturelle JOSE
(Jeunesse optimiste de Seddouk), s’attèle également à la préparation de
Yennayer avec un programme varié qui est attendu du 11 au 13 janvier 2018.
Placé sous le thème «Entre tradition et modernité», l’événement, qui devrait
enregistrer la présence de milliers personnes, selon ses organisateurs,
s’étalera sur trois jours. Des activités culturelles et artistiques ont été
concoctées par ladite association. Au menu des festivités : un plat
traditionnel (Imensi n Yennayer), «Couscous Duvissar», et des chants
traditionnels, avec un groupe d’Idheballen au siège ladite association, le
jeudi 11 à partir de 18 heures. Le jour J, soit le 12 janvier 2018, un concours
de plats traditionnels est prévu, suivi d'une exposition. Pour marquer ce
grandiose événement, les membres de l'association ont prévu une
conférence-débat sur Yennayer, le lendemain 13 janvier, qui sera précédée d’une
projection, au niveau de la maison de jeunes de Seddouk, qui abritera, en
soirée, une pièce théâtrale pour la clôture.
Syphax Y./ A. Gana/ F.A.B et Z.A.H
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